Après deux semaines de grève, les magistrats observent à partir d’aujourd’hui 26 septembre 2022 une grève sèche et illimitée dans dans toutes juridictions du pays. Cette grève intervient dans le cadre de leurs différentes revendications notamment la suspension de salaires de certains magistrats et la non application des mesures prises par le PCMT.
Les deux syndicats des magistrats à savoir le Syndicat des Magistrats du Tchad (SMT) et le Syndicat Autonome des Magistrats du Tchad qui ont obtenu des garanties de la part du premier magistrat du pays, le Général Mahamat Idriss Déby Itno, constatent que rien ne bouge concernant leurs revendications malgré les deux semaines de grève. De ce manque de volonté de la part du gouvernement, les deux syndicats passent à la vitesse supérieure pour exprimer leurs mécontents.
Du coup, ils entament une grève sèche et illimitée dans toutes les instances judiciaires du pays.
Interrogé par RFI, le président du Syamat, Bruno Taoka explique qu’après deux semaines de cessation de travail, ils sont restés disposés à tout éventuel appel de la part du gouvernement, parce qu’il est inadmissible que les portes des tribunaux et cours soient fermées pour des raisons aussi simples. Il ajoute en outre qu’ il s’agit des traitements des magistrats qui pourtant n’avaient pas posé de problèmes, lorsque nous avons rencontré le Chef de l’État. Il était très clair et nous a rassurés qu’avec nos maigres moyens, il fera tout pour nous mettre dans de bonnes conditions de travail, rapporte le président du Syamat, Taoka Bruno. » Au cours de cet échange, nous nous sommes posés des questions : est-ce du dilatoire ? Est-ce une simple lenteur ou bien est-ce du refus ? À ces interrogations, nous n’avons pas trouvé des réponses. Et nous avons décidé cette fois-ci d’observer un arrêt illimité de travail. Et ce, dans toutes les juridictions du pays », indique Bruno Taoka, le président du Syamat.
Pendant ce temps, les gardes-à-vues vont se prolonger. Les procédures judiciaires et l’obtention de certains documents découlant de la compétence des magistrats vont être des casse-tête pour les usagers. Et ce sont les innocents qui en payent les frais.
PC