Le Secrétaire Général National de la Convention pour la Démocratie et le Fédéralisme Noubatessem Jonathan Boguyanan a, au cours d’un point de presse décrié la gestion post-dialogue de la transition.
L’objectif de ce point de presse est de relater les observations faites par le parti CDF sur la gestion de la période post-dialogue de la transition, gestion caractérisée essentiellement par la violence, l’exclusion sociale et l’exclusion politique.
D’emblée, M. Noubatessem Jonathan Boguyanan a tenu à rappeler que l’année 2022 était marquée par les préparatifs et la réalisation du DNIS. Avant de déplorer l’impression des autorités de la transition qui s’attellent à vider les résolutions du dialogue, déjà très controversées, de leur substance, estime-t-il.
» Nous notons en effet la persistance et même l’intensification des mauvaises habitudes, le règne de l’amateurisme et de l’arbitraire dans la gestion de la deuxième phase de transition. Cet état de fait trouve son illustration la plus significative dans la gestion des évènements du 20 octobre 2022 et leur suite. « , souligne le Secrétaire Général National du parti CDF.
Pour lui, si rien n’explique le massacre des centaines de jeunes le 20 octobre dernier, il est encore plus difficile de comprendre la chasse à l’homme qui s’en était suivi les jours suivants avec son corollaire d’atteintes aux libertés fondamentales et reste sceptique quant à l’efficacité de la suite judiciaire. En outre, il rappelle les cas des massacres restés impunis notamment les massacres du 21 avril 2021 contre les manifestants, des agriculteurs tués impunément sur les terres.
Outre ces faits de violence, la transition post-dialogue est aussi caractérisée par une exclusion sociale qui s’accentue et se fait ressentir dans tous les domaines tels que les services sociaux de base ( l’éducation, la santé, l’habitat décent, l’eau potable, l’électricité, l’alimentation, etc) demeurent hors de portée de la plupart des Tchadiens, selon le Secrétaire Général National dudit parti.
» Un autre domaine d’exclusion sociale importante concerne l’emploi, le Tchad étant au dernier rang en ce qui concerne l’environnement des affaires, le chômage dans le secteur privé devient endémique, le recrutement à la fonction publique se faisant au faciès, la majeure partie de la jeunesse est exclue des circuits de l’emploi, malgré les potentialités économiques et les besoins criards à la fonction publique. Le cas le plus cas emblématique d’exclusion est celui du dernier arrêté de recrutement des policiers sur des bases régionalistes. « , dénonce-t-il.
Pour ce faire, il appelle les plus hautes autorités à annuler purement et simplement cet arrêté et à procéder à un nouveau recrutement selon les critères objectifs d’équité et de compétence. Noubatessem Jonathan Boguyanan indique par ailleurs que l’exclusion sociale ci-haut évoquée est accompagnée d’une exclusion politique qui ne sied pas à une période de transition, qui, par essence doit être gérée par consensus et de manière inclusive.
» Cette exclusion politique se ressent dans la composition des différents organes qui gèrent la transition à savoir : le gouvernement d’union qui n’est que de nom. Car, il exclut la plupart des formations politiques, du parlement de transition militarisé, dont l’effectif est composé de 1/4 des politico-militaires, au détriment des partis politiques légalement constitués, qui ont choisi de lutter avec des moyens légaux et pacifiquement et des organes du suivi des résolutions du DNIS, composés presque exclusivement des partisans de l’État unitaire. Alors qu’au sortir du Dialogue National Inclusif et Souverain, deux (02) courants d’opinions se sont imposés sur la scène politique concernant la forme de l’État : l’État unitaire et l’État fédéral. », fait remarquer le SGN du parti CDF.
En fin, la CDF appelle ses militants, sympathisants et tous les fédéralistes à se tenir debout pour l’instauration de la fédération au Tchad, en intensifiant les sensibilisations de proximité et en se préparant pour toutes les batailles électorales à venir.
Pansi Crépin Karbo