Le 02 février 2008 reste pour les Tchadiens en général et particulièrement pour les N’djamenois un jour inoubliable tant par son caractère macabre. Comme ce jour ci , N’Djaména, cité capitale a vibré aux rythmes des canons. Des hélicoptères survolèrent la capitale et le palais rose aujourd’hui palais Toumaï.
16 ans après, les Tchadiens gardent encore en mémoire ce triste souvenir. Des corps des hommes en treillis jonchaient les rues de la capitale. Des civils victimes des balles perdues ramassés çà et là dans plusieurs quartiers de la capitale. Le ciel rouge de sang s’est soudainement assombri et les appétits.
Pour Abdellah Youssouf, c’est un jour qui est ancré en lui parce que c’était sa première fois de voir ce qui se passe dans les films se réaliser sous yeux. Des jeunes Tchadiens ouvrent des rafales sur d’autres frères Tchadiens, des corps inertes sont aperçus dans les rues. Des hôpitaux remplis des blessés. C
« Je me demandais si ce n’était pas le dernier jour de la vie » s’est interrogé Abdallah. Selon lui , les évènements du 02 février ont laissé des séquelles jusqu’à présent perceptibles. « Combien sont ces blessés et handicapés du 02 février? combien sont ces Tchadiens devenus malades mentaux suite à ces événements ? Combien sont ces mères qui ont vu leurs enfants sortir mais qui ne sont jamais revenus ? », s’est-il interrogé.
Après 16 ans , des familles pleurent encore leurs proches qui sont sortis ce jour mais qui ne sont pas revenus à la maison. Ils ne sont non plus réapparus. « Sont-ils morts, portés disparus, enlevés ? Je ne connais pas encore après une décennie et demi » se demande une mère en écrasant une larme à l’angle de son œil.
De tous les évènements qui se sont passés au Tchad, celui du 02 février 2008 a marqué la population.
Ben Babakar Brahim